"Artiste connue et reconnue, icône de l'art urbain, Miss.Tic expose ses œuvres dans l'espace public, dans les galeries et dans les foires internationales d'art contemporain. Certaines de ses œuvres ont été acquises par le Fond d'art contemporain de la ville de Paris et le Victoria and Albert Museum, à Londres. Elle a travaillé, entre autres, pour Kenzo, Comme des garçons, UCAR, Louis Vuitton, la Ville d'Orly pour la création d'une fresque murale et pour le ministère du Logement et de la Ville. Elle a réalisé l'affiche du dernier film de Claude Chabrol, La fille coupée en deux, et vient de collaborer à la création d'une nouvelle collection pour le maroquinier Lamarthe.

Miss Tic Je prête à rire mais je donne à penser


Grande figure du Street Art, Miss.Tic a fait des rues de la capitale sa plus belle galerie. Depuis 1985, elle bombe au pochoir, sur les murs, des billets d'humeur illustrés de portraits de femmes, légendés de phrases pertinentes et impertinentes.

Voici enfin réunies, dans un ouvrage, ces phrases à l'humour subtil et corrosif. Aphorismes, sentences, épigrammes, formules, épitaphes, jeux de mots, messages qui nous parlent de notre époque, de l'amour, du temps qui passe. Entre calembours et traits d'esprit, son écriture est jubilatoire, ses figures de mots transgressent les régles élémentaires de notre langage et de nos lieux communs. Ces textes révèlent une expérience artistique libre, singulière et provocante."

Source : Extrait du site "edition-grasset.fr"


Interview Exclusive de Miss.Tic

Miss.Tic: «Il manque un marché
dynamique du street art en France»


Miss.Tic Autoportrait


INTERVIEW - L'artiste Miss.Tic revient sur 23 ans de carrière

Un des axes de votre travail est le désir. Considérez-vous que la rue est un réceptacle privilégié?

Oui, la rue est un endroit de passage dans lequel beaucoup de choses s’expriment. Il n’y a pas que le désir, il y a aussi la violence, la gentillesse, la convivialité… On pourrait prendre tous les mots du dictionnaire. Moi j’ai envie de parler du désir. Après, chacun reçoit mes dessins comme il le veut. Pour certains c’est rafraîchissant, pour d’autres c’est léger ou agaçant. La rue permet de se donner à voir. A mes débuts, sortir dans la rue a été une façon d’aller à la rencontre d’un public de quidams et de professionnels.

Plusieurs de vos écrits font référence au temps qui passe. Est-ce une peur chez vous ?


Pas du tout, c’est juste une réalité. Je travaille depuis presque 25 ans, je réfléchis donc sur mon travail et la manière dont le temps qui passe l’influence. La partie émergée de mon travail, celle que je mets dans la rue, est éphémère et je l’accepte parce que la ville bouge, les dessins peuvent être effacés ou abîmés par les intempéries. Mais le travail en amont, les mots et les dessins élaborés dans mon atelier, me sont propres. Ils aboutissent à des tableaux qui sont pérennes puis à des livres et des expositions, qui sont du domaine de la transmission.

Vous flirtez également avec la politique...

Depuis 1988, à chaque élection présidentielle, j’interviens avec une campagne «Miss.Tic présidente». A la prochaine, en 2012, j’en aurais connu autant qu’Arlette Laguiller! J’aime détourner les slogans et mettre mon grain de sel, comme les caricaturistes de presse. En 2007, le ministère du Logement m’a demandée de réaliser une œuvre. J’ai accepté parce que le logement est une problématique qui m’intéresse, que j’ai connu la précarité et que j’ai des amis qui le sont. J’ai eu envie de parler logement de façon citoyenne, par pour faire la publicité de Christine Boutin.

La semaine dernière, une œuvre de Banksy a été retirée des murs de Londres pour envoyer un message à l’adresse de tous les taggeurs. L’art de rue (street art) est-il toujours mal vu?
Oui, car on est dans la propriété publique régie par des articles de loi précis. Le fait d’écrire ou de dessiner sur les murs reste mal vu par la police et par les magistrats. Par nature, c’est hors-la-loi. Même en tant qu’artiste, si vous n’avez pas demandé les autorisations, c’est interdit. Après, on peut transgresser en demandant des autorisations, ce que je fais depuis ma condamnation (pour dégradation, ndlr) en 2000.

25 ans après l’arrivée de l’art de rue en France, quel bilan peut-on tirer ?


On va se rendre compte que c’est un vrai mouvement avec des professionnels qui ont développé leurs propres codes et écritures. Pour moi, il s’agit du dernier mouvement vivant. Mais la France a toujours un métro de retard. Alors qu’il existe au Royaume-Uni et aux Etats-Unis une vraie effervescence autour de l’art de rue, il n’y a pas de marché dynamique ici. Il manque aussi des collectionneurs, encore frileux, qui préfèrent opter pour les valeurs refuges comme les œuvres anciennes. Acheter du street art est une forme de prise de risque, et ça, ce n’est pas français.

La séquence de Miss.Tic

Quand on lui demande quelle scène de cinéma Miss.Tic aurait voulu tourner, voilà ce qu'elle nous répond :



Source : Propos recueillis par Sandrine Cochard pour 20 minutes


Miss. Tic

Miss.Tic est une artiste, plasticienne et poète parisienne, née en 1956. Elle est notamment connue pour ses pochoirs sur les murs de Paris, d'abord sauvages, maintenant exposés dans de grandes galeries de la ville. Elle passe son enfance dans le 18e arrondissement de Paris puis à Orly. Elle perd ses parents très tôt, en pleine enfance.

Elle s'établit à Saint-Germain-des-Prés où elle fait du théâtre. Après son bac, elle part en Californie, aux États-Unis. C'est là qu'elle découvre l'art du graffiti. Elle revient à Paris au bout de deux ans et exerce ses talents artistiques dans diverses professions comme le décor de théâtre. Elle commence la peinture au pochoir sur les murs en 1985.

Ses pochoirs appliqués en une seule couche, représentent généralement des femmes, images qu'elle détourne dans des magazines, accompagnées d'un jeu de mot. On retrouve ses graffitis sur les murs de Paris particulièrement dans le 13e arrondissement.

Miss.Tic a également décoré les murs d'Avignon, et vendu son travail à la marque Ucar de location de véhicules utilitaires. Elle a travaillé pour des marques de luxe comme Longchamp et Louis Vuitton, mais aussi pour la marque de papeterie Oberthur. Le Victoria and Albert Museum de Londres possède deux de ses estampes. Elle participe également à la Biennale de Venise 2006. En 2007, Miss.Tic signe l'affiche du film de Claude Chabrol : La fille coupée en deux.

Artiste excentrique créant des pin-up brunes au pochoir, mademoiselle Miss. Tic intrigue par ce pseudo farfelu. Emprunté à la sorcière qui tente de chiper le sou fétiche du radin Picsou, elle revendiquera le côté humoristique de ce personnage de BD qui rate constamment son but.

Pourtant, on pourrait attribuer un double sens à ce surnom. Miss. Tic est encore très jeune quand elle monte à Paris, sa petite valise à l'arrière d'une mobylette. Vivant d'air et d'amitié, c'est alors le temps de la bohème et du cours René Simon. Transcrivant son quotidien en dessinant au pochoir, assorti de messages plus ou moins optimistes, elle trouve enfin son style en faisant son autoportrait : cheveux noirs et coupe seventies. Son art naît réellement en 1985 là où elle l'a voulu : sur les murs de Paris, offrant ses oeuvres au public, les rendant plus accessibles, refusant l'Art qui s'enferme dans les musées.

On peut alors admirer ses peintures drôles et poétiques partout dans Paris ! Depuis sa première exposition à la galerie Agnès B ., l'artiste à la coupe Cléopâtre n'a cessé d'attirer les foules par ses titres amusants : 'Maudite sorcière', 'Femmes mur', 'Muses et hommes'. .. C'est ainsi que depuis plus de vingt ans, Miss. Tic envoûte toujours autant ses admirateurs par la tactique de ses pochoirs...

Diabolisée

Miss. Tic n'a pas que des amis dans la profession... Ses détracteurs l'accusent de massacrer les murs de Paris alors qu'elle se veut militante pour sauvegarder les quartiers encore typiques comme la Butte aux Cailles ou le Marais. Mais elle fait fi de cela par un coup de balais...

Permis de pocher !

A la suite d'une condamnation en 1999 contre un propriétaire mécontent d'avoir son mur mystifié, l'artiste demande à présent l'autorisation préalable avant de pocher !